Lorsque vous souhaitez développer un MVP, choisir la bonne plateforme est essentiel. Voici un ensemble de raisons pour lesquelles démarrer avec une app mobile peut être un choix contre-productif, surtout si le produit ne s’appuie pas sur un cas d’usage strictement mobile.
1. Un coût 30% supérieur pour un produit équivalent
Une application mobile est en moyenne 30 % plus chère à développer qu’une application web de fonctionnalités équivalentes car elle nécessite plus de temps et de ressources.
2. Des délais et processus de publication rigides
Une des contraintes majeures du développement mobile est la dépendance aux processus de publication des stores, en particulier Apple App Store et Google Play Store.
En plus du temps nécessaire pour préparer l’application (création et configuration de comptes développeurs pour les stores, génération de certificats iOS, compilation, configuration des notifications, gestion des achats in-app, etc.), la soumission prend entre 1 et 5 jours, période pendant laquelle aucune communication précise n'est possible sur la date de sortie.
“On risque d'être rejeté par les stores”
Des rejets de la part des stores peuvent entraîner des délais supplémentaires, mettant en péril la réactivité et la planification. Par exemple, si l’application pose un problème de compatibilité avec certaines versions de MacOS nécessitant d’effectuer des MAJ avant de pouvoir autoriser sa publication.
En comparaison, une web app offre un déploiement immédiat en quelques secondes, sans passer par des validations externes, permettant une gestion plus souple et économique.
3. Une réactivité limitée en cas de problème majeur
Sur le web, un bug peut être corrigé instantanément et un déploiement peut se faire en un clic.
Avec une application mobile, il faut recopier, soumettre la mise à jour, puis attendre la validation des stores. (soit jusqu'à 5 jours)
En cas de problème critique, cette attente est particulièrement frustrante et risque de décevoir les utilisateurs dès le lancement. La fidélité des utilisateurs étant particulièrement fragile, un produit qui ne fonctionne pas correctement dès les premières utilisations a de fortes chances de perdre ses utilisateurs pour de bon.
4. Des tests plus complexes et coûteux
La phase de tests pour une application mobile est non seulement plus complexe mais aussi plus coûteuse et chronophage. Chaque correction de bug nécessite un nouveau build, une re-soumission, puis une attente pour les tests.
Par exemple, corriger un bug sur mobile prend environ deux heures, contre quelques minutes sur le web.
Par ailleurs, des configurations spécifiques par environnement (notamment pour les notifications) rendent les tests d’autant plus laborieux, augmentant les coûts et la charge de travail.
5. Friction utilisateur : une barrière à l’adoption
Contrairement aux web apps qui sont accessibles directement depuis un navigateur, une application mobile nécessite d’être téléchargée, installée et configurée.
Ce processus crée une friction pour les utilisateurs, augmentant de 30 % les chances d’abandon par rapport à une web app.
Par ailleurs, les stores d’applications étant saturés, un utilisateur aura tendance à choisir la première application répondant à son besoin, réduisant ainsi les chances qu’il teste une application alternative si la première expérience est concluante.
6. Une gestion des données plus limitée
Les outils d’analyse de données sont plus nombreux et plus facilement intégrables dans une web app. Sur mobile, les contraintes de collecte de données et les restrictions des stores augmentent la complexité et le coût du pilotage du produit.
Pour un MVP où l’objectif est souvent d’analyser rapidement l’usage et de recueillir des feedbacks utilisateurs, ces limitations peuvent nuire à l’optimisation du produit et freiner son amélioration.
7. Des contraintes de développement multipliées si les 2 plateformes sont visées
Choisir de développer simultanément une application web et une application mobile pour un MVP est particulièrement coûteux. Cela signifie mobiliser deux stacks de développement différentes, nécessitant deux équipes ou des compétences étendues, doublant ainsi le temps de développement, de test et de maintenance.
Cette approche double également les risques de divergences entre les versions, notamment en termes de fonctionnalité et d’expérience utilisateur.
8. Prendre en compte le contexte d’utilisation : un facteur décisif
La décision de lancer un produit en version mobile doit être basée sur le contexte d’utilisation de la cible.
Si vos utilisateurs sont susceptibles d’utiliser votre produit dans des environnements favorisant l’usage mobile (transports, activités physiques, etc.), alors un développement mobile se justifie.
Cependant, pour des tâches nécessitant peu de mobilité ou qui sont davantage consultatives, une application web reste plus adaptée et plus économique. L’usage d’une Progressive Web App (PWA) pourrait aussi être une alternative intéressante : elle offre une expérience proche de celle d’une application mobile sans les contraintes des stores.
Conclusion : Commencer par une web app est souvent plus stratégique
En l’absence d’un cas d’usage spécifique nécessitant le mobile, il est judicieux de commencer par une web app. Celle-ci permet une réactivité accrue, un déploiement simplifié, des coûts de développement réduits et une meilleure gestion des données. Une web app pourra évoluer en PWA ou être complétée plus tard par une application mobile native si le succès du produit le justifie. La clé pour un MVP réussi est de minimiser les frictions et d’optimiser le rapport coût-efficacité, ce qui est plus facilement atteignable avec une application web.